Analyser, cartographier, décrypter le monde du sport électronique. Ce sont ces trois raisons qui nous motivent quotidiennement pour vous aider à mieux comprendre les enjeux économiques et sociaux de ce secteur. Voici la première mise à jour de l’esport world map en 2018. Nous en profitons pour rappeler que cette carte se veut collaborative et il vous est tout à fait possible d’ajouter une équipe (via ce formulaire) ou modifier les informations concernant une équipe (via ce formulaire). Nous comptons sur vous pour apporter votre pierre à l’édifice et faire en sorte que l’e-sport world map devienne un outil de référence.
Toujours perfectible, les travaux des équipes de Smartcast ont permis de recenser 238 équipes professionnelles et semi-professionnelles ainsi que plus de 88 événements internationaux. Nos analyses portent jusqu’au 30 juin 2018. Ces évolutions permettent de mieux apercevoir quels sont les points chauds de l’esport. Shanghai, Los Angeles et Londres apparaissent comme de véritables épicentres de ce début d’année 2018. Ces trois villes ont réussi à se démarquer, notamment en attirant en leur sein des compétitions majeures.
La carte
Analyse
Shanghai (4 événements, 13 équipes, $2.5M cashprize)
En Chine, Shanghai a su s’imposer comme l’une des grandes capitales de l’esport. Des équipes comme Edward Gaming, Royal Never Give Up ou Ehome ont établi leur quartier général là-bas. La ville héberge également une partie des matchs de la saison régulière de League of Legends, plusieurs majors de DOTA2 ainsi qu’une étape du circuit des Intel Extreme Masters en août. Shanghai est décidément en train de devenir le centre de l’attention en Asie, et cela au détriment de Séoul.
Pendant le SL i-League Invitational, à Shanghai. Crédits photo : STARLADDER
Los Angeles (3 événements, 10 équipes, $2.2M cashprize)
Il faut toujours compter les Etats-Unis comme acteur majeur d’un domaine. C’est le cas dans l’esport, surtout grâce à Los Angeles ! La Cité des Anges réunit les équipes pionnières comme Counter Logic Gaming et les toutes récentes, telles Echo Fox. La ville accueille les LCS NA et l’Overwatch League, deux grandes messes de l’esport à l’américaine. Los Angeles s’impose comme the place to be dans le monde du sport électronique aux Etats-Unis.
Londres (3 événements, 7 équipes, $1M cashprize)
Quand il s’agit d’esport européen, Berlin est souvent considérée comme la capitale. On s’attendait à voir cette tendance se poursuivre en 2018. Pourtant, pour l’instant, c’est la ville de Londres qui se démarque. L’Angleterre et sa capitale, quartier général de certaines équipes mondialement reconnues comme Fnatic et Dignitas, ont su se montrer suffisamment attractives pour amener de prestigieuses compétitions à se dérouler sur son sol. On pense notamment aux Gfinity Elite Series, aux Esports Championship Series de CS:GO, ainsi qu’aux European Masters de League of Legends.
En chiffres
Cashprizes & nombres d’événements :
→ $11 500 000 en Europe, pour 29 événements
→ $8 400 000 en Amérique (Nord/Sud), pour 16 évènements
→ $7 300 000 en Asie, pour 18 événements
Top 5 des pays ayant accueilli le plus d’événements :
→ Les Etats-Unis : 15
→ La Chine : 7
→ L’Angleterre : 6
→ La Corée du Sud : 5
→ La France : 5
Top 5 des pays ayant le plus d’équipes :
→ La Chine : 36
→ Les Etats-Unis : 33
→ La France : 22
→ L’Allemagne : 19
→ La Corée du Sud : 18
L’oeil de Smartcast
(Pour rappel, les données utilisées ne prennent en compte que les 6 premiers mois de l’année 2018)
Certains des plus grands événements n’ont pas encore eu lieu. On pense notamment au championnat du monde de League of Legends, à la Blizzcon, à The International de Dota2, au Six Invitational … Cette année, nous pouvons néanmoins clairement affirmer assister à une densification du secteur de l’esport.
Il faut cependant prendre le temps de nuancer. Si les événements de plus de 100 000 dollars de cash prize prolifèrent, et que de nombreuses équipes sont en voie de professionnalisation, l’esport reste un marché de niche comparé à l’immense marché du sport. On peut même se demander si le nombre d’équipes actives qui se revendiquent professionnelles ou semi-professionnelles est bien en adéquation avec la taille actuelle du marché de l’esport.
Cette carte permet également de comprendre que l’esport reste cantonné à certaines zones dans le monde. Les compétitions de jeu vidéo sont encore très peu présentes dans certains grands pays comme l’Inde ou plus généralement sur le continent africain.
On sent donc bien une importante croissance du milieu esportif qui conserve également une marge de progression certaine. Nous vous donnons rendez-vous bientôt pour une prochaine mise en perspective de l’évolution géographique du monde de l’esport.
Photo de couverture : Semaine 3, Jour 2 du Summer Split des LCS NA 2018 à Los Angeles, Californie, le 1er juillet 2018. Crédits photo : Tina Jo/Riot Games