Il ne s’exprime que très rarement devant les caméras, mais Jens Hilgers a fait une exception en acceptant de nous rencontrer. Suite de notre série tournée à la Gamescom.
D’une certaine manière, le sport électronique lui doit beaucoup. Membre fondateur de l’ESL, il a dirigé Turtle Entertainment, l’entreprise leader mondial sur le marché jusqu’en 2010 avant de rejoindre son conseil d’administration. Jens Hilgers est également actionnaire minoritaire de l’équipe G2 Esports. Il partage son expérience avec Carlos « Ocelote » Rodriguez et lui donne ses conseils dans la gestion de l’équipe. Comme si cela ne suffisait pas, Jens Hilgers est CEO de Dojo Madness, une agence digitale qui produit une application, LOLSumo, un coach intelligent dédié aux joueurs de League of Legends.
Pendant une heure environ nous avons voulu comprendre quel regard porte cet entrepreneur énergique sur le sport électronique d’aujourd’hui. Tous les sujets sont abordés : le marché du sport électronique, ses perspectives de développement, les enjeux prochains. Condensé.
G2 Esport / Fnatic – un contexte compliqué
Si nous devions exprimer un regret, c’est d’avoir enregistré cet entretien le vendredi 19 août, quelques jours avant que le journaliste Richard Lewis ne publie une vidéo dans laquelle il montre un document attestant que Jens Hilgers aurait prêté de l’argent à Sannpa Limited, une société qui gère les droits de l’équipe Fnatic. Nous aurions aimé pouvoir interroger Jens à ce sujet. Un membre du conseil d’administration de l’ESL, copropriétaire d’un club, possèderait des intérêts financiers dans un autre club concurrent ? Une telle position, serait contraire avec le règlement mis en place pour les participants aux LCS, les championnats de League of Legends organisés par RiotGames.
Quelques jours après l’entretien, RiotGames a rendu le verdict de son enquête : « L’accord de prêt a été mis en place sans l’intention malveillante de contourner plusieurs dispositions sur la propriété de l’équipe et ne présente pas un scénario dans lequel un contrôle effectif sur plusieurs équipe. » Si aucune sanction n’a été prononcée contre G2 Esport et Fnatic, RiotGames lance toutefois un avertissement. L’éditeur demande également « le renversement du prêt entre Hilgers et Fnatic ou l’abandon de la prise de participation de Jens Hilgers dans G2 Esports. » Malgré nos solicitations, Jens Hilgers n’a pas souhaité répondre à nos questions et a préférer s’exprimer au travers d’un communiqué que vous pouvez retrouver ici.
Œil de SmartCast
Difficile d’aborder 20 ans de carrière en une heure mais c’est avec une certaine fierté que nous avons pu réaliser cet entretien. Jens Hilgers possède une longue expérience dans la compétition de jeu vidéo et on comprend mieux comment il a pu mener tous ces projets à bien. On a le sentiment que tout ce qu’il touche se transforme en or. Concernant les perspectives du marché, Jens se montre plutôt rassurant. Il insiste tout de même que le sport électronique est un business qui doit grandir à son rythme.
Seulement, il transparaît dans l’interview que sa grande passion pour son métier peut parfois laisser place à un petit manque de synthèse et à un peu de langue de bois de temps en temps (sans rancune). Nous aurions aimé pouvoir aller encore plus loin ! Un sujet qui nous tenait à cœur, celui de la WESA (World Electronic Sport Association) a été abordé pendant notre échange, mais Jens considère qu’il n’est pas le bon porte-parole et n’a pas souhaité que nous publions ce passage.
Pour autant, malgré le contexte compliqué, Jens Hilgers nous a fait part de son souhait de publier cet interview. Il nous a confié espérer que cette interview pourrait contribuer à un peu plus de transparence. Nous partageons ce souhait et pour cela, merci !