C’est une première, ce jeudi 2 juin les kiosques français recevront le Journal de l’E-sport, le premier magazine dédié à 100% au sport électronique. Un bimestriel de près de 100 pages avec des articles, des interviews mais aussi des analyses sur notre divertissement préféré.
Pour son premier numéro, Le Journal de l’E-sport sera diffusé en 30 000 exemplaires. Un défi et un projet de taille pour la société d’édition Omaké Books. Dirigée par Florent Gorges qui est aussi le directeur de publication de l’@EsportJ, la société se donne un an pour se faire une bonne place dans le paysage. Une chose est sûre, l’initiative interpelle ! Lancer un magazine papier alors que la presse traverse une crise où les médias cherchent à se réinventer, est-ce vraiment une bonne idée ? Surtout quand le sujet principal est issu de la technologie et d’internet.
A quelques jours du lancement, nous avons pu échanger avec Florent Gorges. Et pour lui, le format papier est une évidence : “Nous souhaitons proposer une ligne éditoriale mature avec des articles travaillés. C’est pourquoi nous donnons la parole à des contributeurs qui sont tous journalistes ou des professionnels du secteur. Or, pour collaborer avec ce genre de personnes, il faut pouvoir les rémunérer. Les fans d’e-sport ne sont pas prêts à payer pour du contenu et sur internet il faut faire des milliers de vues pour pouvoir payer une pige. Le papier garde ses lettres de noblesse et les gens vont préférer dépenser de l’argent dans un objet qui est un magazine de 100 pages. ”
Concernant la stratégie du journal, Florent Gorges souhaite d’abord séduire des joueurs plus matures. Il évoque une étude de marché réalisée avant le lancement du journal : “nous constatons que 90% du public des gamers ne souhaite pas forcement s’instruire sur le milieu de l’e-sport. En revanche, il existe une minorité qui s’intéresse à tous les sujets. Notre ligne s’adresse à ces passionnés qui font vivre et avancer le sport électronique. C’est peut-être 10 000 ou 15 000 personnes. » Avec un ton de lecture adapté, c’est un choix qui pourrait s’avérer payant. Les jeunes gamers finiront par grandir et peut-être à s’intéresser à l’e-sport dans sa globalité. Si le magazine arrive à trouver le bon curseur entre vulgarisation et langage d’expert, l’audience pourrait grandir assez rapidement.
Pour ce premier numéro, la rédaction est composée d’une dizaine de figures de milieu. On retrouve Marie-Laure “Kayane” Norindr en chef de rubrique des pages “combats”. Samy Ouerfelli, le président de Turtle France décrypte l‘environnement business de ce nouveau marché et nous propose un bon papier sur l’histoire des investisseurs du sport électronique. Vincent Jourdaa a rédigé un dossier intitulé “l’e-sport à la conquête de la TV.” Mais avec l’actualité bouillante, il aurait peut-être été judicieux d’inverser l’angle d’attaque : la télévision à la conquête de l’e-sport. La base de la rédaction devrait évoluer, Florent Gorges souhaiterait étendre le nombre de contributeurs : “Dans le sport électronique, chacun possède sa spécialité et il nous faut des experts qui prennent la parole. Donc en fonction des sujets que nous traiterons dans le magazine, les rédacteurs devraient changer.”Si Florent Gorges préfère ne pas annoncer d’objectif de ventes, la dynamique des premiers abonnements est plutôt encourageante. Déjà une petite centaine d’abonnements annuel avant la parution du premier numéro. Mais au-delà des objectifs financiers, Florent Gorges souhaite crédibiliser un peu plus le secteur : “Le jeu vidéo a été pendant très longtemps mal vu et mal perçu dans les médias. Lorsque l’on prend l’exemple du cinéma, c’est un art qui est personnifié. Il est représenté par des réalisateurs, par des acteurs qui vont à la fois donner un sens et tempérer la critique. C’est ce que nous souhaitons faire. L’e-sport gagnera en crédibilité quand ses acteurs seront mis en avant au centre du jeu médiatique. Il faut pouvoir parler d’une performance, d’un talent et non de la violence du jeu en question.”
Le journal de l’e-sport est disponible en kiosque ce jeudi 2 juin au prix de 4,99€. La rédaction de SmartCast est très heureuse de voir l’arrivée d’un nouveau journal de qualité et vous recommande vivement de vous abonner ! 🙂