En 2006, l’histoire de l’e-sport s’écrivait à Bercy. Dix ans plus tard, c’est en face, à quelques pas, au ministère de l’Economie qu’un nouveau chapitre du sport électronique commence. Ce mercredi 27 avril, voit la naissance de l’association France E-Sport. Une association composée de dix membres fondateurs, tous acteurs historiques du sport électronique en France.
[MAJ] Le lundi 2 mai les sénateurs ont suivi les amendements basés sur les recommandations des parlementaires Jérôme Durain et Rudy Salles. L’e-sport est officiellement reconnu dans le cadre du projet de loi pour une République numérique. Désormais les compétitions physiques seront légalisées sous certaines conditions. Les joueurs professionnels pourront revendiquer un statut social et pourront bénéficier d’un code du travail Ad-hoc inspiré des contrats sportifs. Lire le communiqué de presse d’Axelle Lemaire, Secrétaire d’Etat chargée du numérique.
France E-sport : un nouveau départ
L’objet de l’association est de représenter les intérêts communs des professionnels et des amateurs du sport électronique. Pour être clair, sa mission est de « développer, promouvoir et encadrer » l’e-sport, tout-en portant les valeurs de l’olympisme. S’il est encore un peu tôt pour parler de fédération, la naissance de ce comité est un grand pas en avant. Officiellement reconnu et parrainé par Axelle Lemaire, le sport électronique français se dote d’une voix commune. La KeSPA est le seul équivalent connu en Corée du Sud.
Une bonne démarche, mais qui nous laisse à l’esprit quelques questions. Est ce que les joueurs sont assez bien représentés ? Pourquoi ce projet est-il resté si longtemps dans l’ombre ? Aux vues de la composition du conseil d’administration, les fondations de l’association sont-elles assez saines pour éviter tout conflit d’intérêt ? Pourquoi un arbitrage gouvernemental est-il nécessaire lors de la création d’une association ?
Matthieu Dallon, président de France E-Sport répond à nos questions :
Si les choses se font vite, « c’est parce qu’il nous fallait à la fois une reconnaissance et être capable de parler d’une voix pour peser dans le débat qui a lieu » nous confie l’un des membres. L’association se laisse un an pour refondre ses statuts, préciser son mode de gouvernance et définir une véritable politique.
Face aux critiques parsemées sur la toile, le président de France E-Sport réclame du temps et insiste : « C’est un départ ». Mais ce temps est-il disponible ? La machine législative est en marche. L’article 42 de la loi pour une République Numérique d’Axelle Lemaire est étudié en ce moment au Sénat. Et déjà, certains arbitrages concernant le statut du joueur professionnel ne satisfont pas tout le monde. Un exemple simple : le CDD d’un an minimum ? Pour certaines équipes c’est beaucoup trop ! (Sur League of Legends, la saison dure deux mois.) Est-il adapté pour des joueurs français évoluant avec une structure internationale ? Un genre de couac peut-être évitable avec un peu plus de représentativité.
Oui, France E-Sport n’est pas un projet exempt de tout reproche. Oui, l’association devra porter des gages de transparence dans son fonctionnement. Certainement que cette entité servira à des actions de lobbying. Mais cette action a le mérite de faire bouger les lignes. Elle offre à notre secteur, une maison qui porte les intérêts de tous et qui peut apporter des solutions collectives en synergie. Ca fait plus de dix ans que le secteur entier, attends ça. Et ça…DIEU QUE C’EST BON !
Les membres de France E-Sport
Alt Tab Productions (O’Gaming) représenté par Hadrien Noci
Futurolan (Gamers Assembly) représenté par Vincent Colas
LDLC Events représenté par Stephan Euthine
Lyon eSport représenté par Nicolas di Martino
Malorian (Dreamhack France) représenté par jean-Christophe Arnaud
Oxent (ESWC, Toornament) représenté par Matthieu Dallon (président)
Turtle Entertainment France (ESL) représenté par Samy Ouerfelli
Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs (SELL) représenté par Emmanuel Martin
Syndicat National du Jeu Vidéo (SNJV) représenté par Julien Villedieu
Webedia Gaming (Jeuxvideo.com, Millenium, IGN) représenté par Rémy Chanson (secrétaire générale)
Merci à Salim Haddouche et Hugo Brionne