Counter Strike est-il en train de vivre le tournant de son histoire ? Alors que le jeu semblait calquer de plus en plus son système compétitif sur celui de l’ATP World Tour, on assiste à une multiplication folle des tournois. En 2014, la saison, selon esportearnings, comptait environ 155 événements avec dotations. En 2015, on recense plus de 320 événements du même type !
En plus d’augmenter le rythme des compétitions, de nombreux organisateurs souhaitent créer LA ligue. Quid de l’ESL-ESEA, Faceit, Cevo ou de TBS ? Ils souhaitent tous créer un championnat avec une saison régulière, des play-offs où les meilleures équipes s’affrontent chaque semaine. En un an, l’offre a doublé et est tellement importante que les équipes professionnelles commencent à choisir les compétitions auxquelles elles souhaitent participer. Le danger ? On pourrait assister à une scission du circuit en plusieurs championnats. Dans son histoire, le sport a déjà connu une situation similaire. Il y a encore quelques années la NBA devait cohabiter avec un championnat concurrent, celui de l’American Association of Basket Ball. Mais qui se souvient encore de l’AAB aujourd’hui ? Le constat est clair : sans un circuit officiel, les chiffres du nombre de matchs joués décollent.
Un comparatif assez édifiant. Surtout lorsqu’on souligne la saison 2015 des Virtus.Pro : 357 matchs en une année, un ratio de 6,8 matches par semaine ! C’est deux fois plus qu’au Basket. Un rythme insoutenable qui impose des choix. Aujourd’hui une solution s’oriente vers un système de répartition : Majors / Minors pour les équipes professionnelles. C’est d’ailleurs cet équilibre qui rappelle le modèle de l’ATP World Tour au tennis. Mais Counter Strike possède ses propres caractéristiques en mêlant dans une saison des tournois off-lines qui ont lieu partout à travers le monde et plusieurs championnats en ligne.
Un modèle, donc, bien différent du sport traditionnel et qui interpelle. Entre le temps alloué aux voyages et à la compétition, quel temps reste-t-il aux joueurs pour s’entraîner ou tout simplement se reposer ? Les blessures récentes de joueurs stars comme Olofmeister ou Guardian ne sont-ils pas le résultat d’une intensité trop importante ? Les joueurs sont-ils payés en conséquence ? Enfin ne risque t-on pas de banaliser les grandes affiches ? Ce qui fait la saveur de grands matchs comme le classico ou une finale entre Fédérer et Djokovic ? C’est sa rareté ! Imaginez ce genre de match avoir lieu trop fréquemment lui ferait perdre de son prestige et lasserait le public.
La saison prochaine sera déterminante. Si Counter Strike veut perdurer et préserver ses talents, son circuit doit évoluer. Beaucoup d’organisateurs tenteront de devenir la ligue référente, mais beaucoup y laisseront des plumes…